Jasmine St-Onge, une québécoise de 27 ans, a dû porter l’appareil VAC pendant six semaines afin de nettoyer et de traiter sa plaie. Elle est revenue de Tunisie avec une peau nécrosée sur le ventre après une abdominoplastie ratée, pratiquée par Zied mabrouki, l’un des chirurgiens de Medcare Vacances à la fin du mois d’avril.
Ses vacances médicales en Tunisie en avril, organisées par le Tour Opérateur Medcare Vacances, basé à Laval, n’ont rien à voir avec les photos qu’elle a vues sur les médias sociaux d’influenceurs québécois « traités comme des princesses. » Des publicités trompeuses, payées par cette agence pour scintiller sa réputation ternie par les échecs successifs et les ratés de ses chirurgies esthétiques.
Cette jeune canadienne, mère de deux enfants, a eu recours à une chirurgie esthétique du ventre en Tunisie pour corriger sa peau tombante après avoir perdu 35kg. Elle a également subi une liposuccion et un lifting brésilien des fesses, qui consiste à injecter de la graisse dans ses fesses.
« Tout ce que je voulais, c’était me sentir attirante« , déplore-t-elle.
Elle a maintenant une cicatrice sur le ventre qu’elle devra payer pendant encore cinq ans, et 9000 dollar canadien de frais à payer pour une agence de financement. La Tunisie a été choisie puisqu’elle était jusqu’à la moitié du coût du Québec.
Le 11 avril, elle a été opérée. Le lendemain, le chirurgien Dr Mabrouki l’informe qu’elle doit faire attention à la nécrose de son estomac. Et c’est la dernière fois qu’elle l’a vu.
« Lorsqu’elle est arrivée à l’hôtel le 15 avril après on opération, l’infirmier qui changeait son pansement tous les deux jours lui a assuré qu’elle avait simplement une brûlure« , se souvient-elle.
Tout s’est bien passé ? Et bien non !
L’assistante de l’agence Medcare, qui était quasi absente après la chirurgie, lui a informée que les douleurs intenses, le liquide suintant de l’incision et la peau devenant noire n’étaient pas un problème. Elle a partagé avec plusieurs magazines en ligne des messages textes échangés avec l’infirmier, où il répond plusieurs fois que «tout est normal».
La jeune femme a déclaré qu’elle avait même porté une robe autour de son ventre pour arrêter l’écoulement lors de son retour au Canada le 22 avril après sa chirurgie esthétique en Tunisie.
Deux jours après son retour au Québec, elle a été admise à l’hôpital de Châteauguay pour une semaine. Elle se souvient : « Ils n’en revenaient pas, ils n’avaient jamais vu quelque chose d’aussi grave« .
Il a fallu enlever une dizaine de centimètres de peau, qui formait un triangle noir entièrement nécrosé. Depuis six semaines, la jeune femme porte une machine à pression négative, ou VAC, pour nettoyer la zone infectée et l’aider à guérir.
Que dit l’agence Medcare Vacances concernant l’avis de la patiente et sa chirurgie ratée ?
Mme St-Onge déplore l’inaction de Medcare Vacances durant son cauchemar. Même si la nécrose était un risque dû à son opération, elle estime que les dommages auraient pu être limités si elle avait été prise en charge sur place et selon le code déontologique.
Le directeur général de l’agence Medcare, M. Heykel Mansour a déclaré que la nécrose n’est apparue qu’après le départ de Mme St-Onge de Tunisie et qu’il n’y avait aucune contre-indication à ce qu’elle prenne l’avion. Elle ne souffrait que de « douleurs cutanées », dit-il.
Il affirme que lui et son équipe ont essayé de la contacter sans interruption, ce que Mme St-Onge nie catégoriquement.
Pas de responsabilité juridique pour Medcare Vacances ?
Avant son intervention en Tunisie, Jasmine St-Onge se souvient avoir signé un consentement indiquant que le médecin ne pouvait être tenu pour responsable en cas de problème.
En revanche, certains experts juridiques du Canada affirment qu’une telle décharge serait inutile dans ce cas puisqu’il serait interdit à un professionnel de la santé de la signer. Pour le l’ordre des médecins du Québec, « c’est certainement interdit« .
Heykel Mansour, le DG de Medcare Vacances, affirme respecter la réglementation tunisienne. Il affirme que la décharge concerne simplement les problèmes et non les négligences médicales. Une réponse non convaincante et floue pour de nombreux experts juridiques.
Jasmine St-Onge est déçue des résultats de sa liposuccion et de son lifting brésilien avec Medcare Vacances. Son conseil et son avis à ceux qui voudraient se faire opérer en Tunisie est d’être accompagnés, de choisir une agence fiable et de renom, et surtout d’éviter les chirurgiens – instagrameurs.
Source : Journal Du Québec