Grâce au soutien et au financement de l’Armée américaine, de nouvelles recherches scientifiques pourraient permettre aux soldats de mieux lutter contre la privation de sommeil. A cet égard, des chercheurs de l’université de Rochester à New York viennent de publier une étude qui s’intéresse à certains mécanismes neurophysiologiques cérébraux.
Cette étude montre à quel point le système glymphatique (qui élimine les déchets du cerveau pendant le sommeil) peut être perturbé lorsque les soldats dorment pendant la journée (en désynchronisation avec le rythme biologique normal ou rythme circadien). De telles observations peuvent être exploitées pour inverser les effets délétères du manque de sommeil chez les soldats, et les travailleurs de nuit en général.
Les soldats de demain seront de plus en plus privés de sommeil
Si les soldats pensent que les patrouilles nocturnes et les opérations militaires extérieures les empêchent de dormir convenablement, les défis qui les attendent risquent d’être encore plus exténuants.
En effet, les scénarios de combat envisagés dans un avenir proche sont particulièrement inquiétants. On s’attend notamment à des opérations militaires sur plusieurs fronts, contre des adversaires très bien équipés. Ceci amènera les soldats à rester éveillés plus longtemps, tout en maintenant des niveaux de concentration élevés.
Inéluctablement, de tels scénarios orientent les approches scientifiques visant à développer les capacités de combat de l’armée US.
Mieux comprendre les mécanismes qui régulent le système glymphatique
Le système glymphatique fait circuler des fluides (le liquide céphalo-rachidien) autour des vaisseaux sanguins du cerveau, principalement pendant le sommeil. Ce système de drainage permet d’évacuer les protéines toxiques et autres déchets cellulaires nocifs hors du cerveau.
Or, un manque de sommeil ou un sommeil décalé peuvent entraîner un dysfonctionnement du système glymphatique, et donc une accumulation de protéines toxiques dans les tissus cérébraux. Ceci pourrait augmenter le risque d’affections neuro-dégénératives telles que la maladie d’Alzheimer.
En outre, les chercheurs ont découvert que lorsqu’une personne est éveillée, le système glymphatique détourne le liquide céphalo-rachidien vers les ganglions lymphatiques, ce qui contribue à réguler le système immunitaire.
Grâce à ces observations, les scientifiques espèrent pouvoir minimiser, voire contrôler les effets associés au manque de sommeil chez les soldats. Pas sûr qu’on puisse s’en réjouir, au vu des conflits armés qui s’annoncent particulièrement sanglants.