L’anémie désigne un taux anormalement bas d’hémoglobine dans le sang. Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, près de 15% de la population mondiale souffrirait d’une anémie ferriprive (carence de fer), qui est la forme d’anémie la plus répandue. Cependant, certaines populations y sont plus exposées que d’autres.
Les personnes les plus vulnérables à l’anémie ferriprive sont les femmes en âge de procréer (en raison des pertes de sang pendant les menstruations), les nourrissons et les tout-petits, les femmes enceintes, les végétariens (la viande est la principale source de fer alimentaire) et les personnes qui font régulièrement des dons de sang.
L’âge et le sexe
Les femmes en âge de procréer constituent le groupe de population le plus touché par l’anémie. En raison des saignements abondants lors des menstruations, mais aussi des besoins du fœtus pendant la grossesse, les jeunes femmes sont surexposées au risque d’anémie ferriprive.
Sans compter les femmes enceintes, l’OMS estime qu’il y a près de 470 millions de femmes fertiles qui souffrent d’anémie à travers le monde.
De même, les enfants âgés de 6 mois à 4 ans présentent une forte prévalence d’anémie, ce qui est dû en grande partie à des carences nutritionnelles. En effet, les enfants ont des besoins élevés en fer pour assurer leur croissance et leur développement. Pourtant, ils sont nombreux à ne pas consommer suffisamment de fer.
En effet, l’alimentation des nourrissons et des tout-petits est principalement constituée de produits laitiers, mais ce type d’aliments est déficient en fer. Dès lors, ils sont plus susceptibles de développer une anémie ferriprive.
Les carences alimentaires
La malnutrition et les régimes alimentaires déséquilibrés peuvent être à l’origine d’une anémie par :
- carence en vitamine B12
- carence en vitamine B9 (acide folique ou folate)
- carence en fer, résultant d’une mauvaise alimentation ou d’un régime alimentaire végétarien. En effet, le fer issu des fruits et légumes (appelé fer non héminique) est moins bien assimilé par l’organisme que le fer issu de produits animaux. Par ailleurs, un mauvais apport en vitamine C peut altérer l’absorption du fer.
Les traitements médicaux en cours
La prise des anticoagulants et de certains médicaments anti-inflammatoires peut être à l’origine d’une carence en fer.
En outre, les traitements par radiographie et chimiothérapie risquent d’inhiber la production de globules rouges, ce qui favorise l’anémie. De même, certains médicaments indiqués pour le traitement du cancer peuvent entraver l’absorption de la vitamine B12, causant une anémie par carence en folates.
Certaines maladies chroniques
Certaines personnes sont touchées par des maladies causant des hémorragies légères, souvent imperceptibles, et qui surviennent à intervalles courts et réguliers. C’est le cas de l’ulcère gastroduodénal et du cancer colorectal, qui entrainent des pertes de sang sur une longue période, et entrainent ainsi une anémie.
D’autres maladies peuvent être à l’origine d’une malabsorption du fer dans les intestins (comme la maladie cœliaque ou la maladie de Crohn) ou d’une baisse de production des globules rouges (comme l’arthrite rhumatoïde ou l’insuffisance rénale).
Par ailleurs, certaines maladies auto-immunes comme la gastrite chronique peuvent causer une malabsorption de la vitamine B12, entrainant une anémie pernicieuse (ou anémie de Biermer).