La plupart des vaccins anti Covid-19 en cours de développement devront être réfrigérés à des températures bien inférieures à 0°C comme le vaccin élaboré par les laboratoires Pfeizer et BioNtech.
C’est une contrainte de taille pour les pays du proche et Moyen Orient ainsi que ceux d’Afrique subsaharienne, où la température dépasse régulièrement les 40° C.
Pour ces pays, la perspective d’un vaccin Covid-19 tolérant à la chaleur, et pouvant être transporté dans des villages isolés sans dépendre de la chaîne du froid, est particulièrement alléchante.
Pour faire face aux lacunes des vaccins nécessitant une basse température de conservation, une équipe de scientifiques indiens menée par Raghavan Varadarajan, biophysicien et professeur à l’Indian Institute of Science, travaille sur une solution pareille. Les chercheurs sont en train de développer un vaccin anti Covid-19 thermostable (résistant à la chaleur).
Ne nécessitant aucunement une chaîne du froid rigoureuse, ce vaccin pourrait être conservé à 70°C pendant environ 16 heures, et à 37°C pendant plus de 30 jours.
Leurs essais sur animaux sont concluants, mais les tests de sécurité et de toxicité sur les humains sont en attente de financement. Un article détaillant ces recherches a été publié dans la revue scientifique Journal of Biological Chemistry.
Les vaccins thermostables sont encore rares
Les vaccins qui peuvent résister à des températures élevées ne sont pas légion. Aujourd’hui, seuls trois sont autorisés par l’OMS pour une utilisation à des températures allant jusqu’à 40°C. Il s’agit des vaccins contre la méningite, le choléra et le VPH (virus du papillome humain).
Ces vaccins peuvent être déployés rapidement dans les zones difficilement accessibles. En outre, ils ne sont pas injectés par voie intraveineuse, ce qui réduit la pression sur le personnel de santé.
Leur efficacité a été démontrée lors d’interventions d’urgence à grande échelle, notamment lors d’une compagne de vaccination orale contre le choléra au Mozambique (l’épidémie y a éclaté en avril 2019 après le passage du cyclone Idai).
Dans le cadre de la lutte contre l’épidémie de coronavirus, la possibilité de transporter les vaccins sans tenir compte de la chaîne du froid serait une aubaine pour les pays en voie de développement. Croisons les doigts pour qu’un tel vaccin puisse voir le jour.